Le dernier rapport annuel d’Eco-Emballages démontre que le tri et le recyclage des emballages constituent un des outils pour limiter les émissions de gaz à effet de serre et lutter contre le changement climatique. Faits, chiffres clés et plan de relance.
LES FAITS
Le recyclage des emballages : doublement bénéfique
La collecte sélective et le recyclage des déchets s’appuient en partie sur les filières dites de Responsabilité Elargie des Producteurs basée sur le principe du pollueur-payeur. Le secteur des emballages ménagers, fut le premier à mettre en place ce principe et ce, dès 1992. Si l’objectif initial était de mieux gérer les déchets, le bénéfice réel va bien au delà.
Comme le démontre l’étude menée par Vivian Dépoues et Cécile Bordier de CDC Climat Recherche, recycler les emballages permet non seulement de réduire les déchets à traiter mais aussi d’économiser de la matière première. L’essentiel des réductions d’émissions de gaz à effet de serre est d’ailleurs réalisé au niveau de l’industrie, grâce aux économies de matière première et d’énergie engendrées par le recyclage. Le recyclage des emballages participe donc bien à la lutte contre le réchauffement climatique.
LES CHIFFRES CLES…
Des raisons de se réjouir et des pistes d’améliorations
Les chiffres édités par Eco-Emballages montrent clairement l’impact écologique du recyclage des emballages.
Ainsi, en 2014, les 3,2 millions de tonnes d’emballages ménagers recyclées en France ont permis d’éviter l’émission de 2,1 millions de tonnes de gaz à effet de serre… soit l’équivalent de plus d’un million de voitures en circulation pendant un an.
Cependant le rapport d’Eco-Emballages pointe du doigt deux faiblesses, deux pistes d’amélioration.
1- Une stagnation du taux de recyclage des emballages en général et une faiblesse du taux de recyclage des plastiques en particulier. Après avoir beaucoup progressé, le taux de recyclage des emballages plafonne depuis plusieurs années autour de 67%. Cette moyenne recouvre des réalités très différentes puisqu’en 2014, le taux de recyclage est de 85% pour le verre, 67% pour le papier et carton, et seulement 24% pour les plastiques.
2- De grandes disparités régionales en matière de tri et de collecte. Dans l’Ouest de la France, le Nord-Pas-de-Calais et l’Est, on trie mieux que dans le Sud-Est et en Ile-de-France. Les écarts vont du simple au double, voire plus. Ainsi par exemple, en Ile-de-France les habitants trient en moyenne 20,7 kg de verre par an contre 45,9 kg en Bretagne et 10,5 kg d’emballages légers par an contre 21,7 kg en Poitou-Charentes.
UN PLAN DE RELANCE AMBITIEUX…
Avec pour objectif de recycler 75% des emballages
Sur la base de ce constat, Eco-Emballages a lancé, fin 2014, un grand plan de relance. D’un budget total de 90 millions d’euros, celui s’articule autour de deux axes majeurs :
– 45 millions vont être investis pour faire progresser le taux de recyclage des emballages plastique. L’objectif est de doubler le taux de recyclage actuel – de 24% seulement – d’ici 2030. Les efforts seront portés entre autre sur l’extension des consignes de tri et la modernisation des centres de tri devenus en partie obsolètes.
– 40 millions seront destinés à améliorer la collecte dans les zones et territoire à faibles performances. Parmi les actions envisagées, la mise en place ou l’amélioration des dessertes, le changement de mode ou de fréquence des collectes, des opérations de communication auprès des habitants…
Rendez-vous est donné pour un premier bilan fin 2016.
En matière de tri sélectif et de recyclage, les emballages des particuliers ne sont pas la seule source de progrès possible. Les entreprises du secteurs tertiaire ont, elles aussi, un rôle important à jouer. Avec Cèdre, elles peuvent optimiser le tri, la collecte et le recyclage de leurs papiers et cartons mais aussi de leurs plastiques et autres déchets de bureau, et participer ainsi à la lutte contre le réchauffement climatique.