Adopté le 18 juin 2015, le PREDEC (plan régional de prévention et de gestion des déchets issus de chantiers du bâtiment et de travaux publics) vise à réduire et mieux gérer ces déchets. Bref état des lieux et zoom sur 2 grands objectifs à atteindre.
Les déchets de chantier : un poids et un enjeux majeur en Ile-de France !
Pour cerner l’importance de ce plan, il est important de rappeler quelques chiffres clés :
> 25% de l’activité du bâtiment est concentrée sur Ile-de-France
> 75% des déchets franciliens sont issus des chantiers
> 27 millions de tonnes de déchets : c’est la moyenne des déchets de chantier à traiter chaque année.
De plus, cette quantité de déchets devrait encore progresser ces prochaines années. En effet, les projets d’aménagement du Grand Paris implique, d’ici 2030 en Ile-de-France, l’extension du réseau de transport avec le supermétro autour de Paris mais aussi la construction de 25 nouveaux quartiers urbains et quelques 70 gares. Résultat : on estime que les déchets de chantier, en Ile-de-France, pourraient augmenter encore de 9 millions de tonnes par an.
Objectif N°1 : rééquilibrer les sites de stockage en Ile-de-France !
Ce rééquilibrage est une nécessite impérieuse. En effet, jusqu’à ce jour, plus de 80% des déchets de chantier étaient concentrés en Seine-et-Marne qui a vu le nombre de ses décharges se multiplier ces dernières années. Ainsi, en 2013, la Seine-et-Marne accueillait à elle seule 5,12 millions de tonnes de déchets inertes sur un total de 6,3 millions pour toute l’Ile-de-France.
Le plan impose donc un moratoire pour ce territoire déjà trop sollicité. Aucun projet d’extension ou de création de lieux de stockage de déchets ne pourra être autorisé durant les trois prochaines années. Après cette date, les capacités de stockage en Seine-et-Marne – si elles augmentent – ne devront pas dépasser, quoi qu’il arrive la barre des 4 millions de tonnes supplémentaires par an.
Parallèlement une soixantaine de centres d’élimination des déchets devraient voir le jour et se répartir plus équitablement sur le territoire francilien… les professionnels devant pouvoir, à terme, acheminer leurs déchets vers des centres de proximité.
Objectif N°2: limiter la production de déchets et favoriser le réemploi et le recyclage des matériaux
S’il est impossible d’atteindre des chantiers « zéro déchet », il est toutefois possible de réduire ceux-ci, en privilégiant entre autre des matériaux peu énergivores et peu polluants lors de leur fabrication. De plus, qui dit chantier de construction dit aussi souvent, en amont, chantier de déconstruction. Or, les matériaux issus de ces chantiers ne sont pas tous condamnés à partir systématiquement dans les décharges.
Certains peuvent être récupérés et réutilisés par d’autres professionnels, sur d’autres chantiers. Ainsi, par exemple, il existe une forte marge de progression concernant le remploi des terres excavées. On pourrait facilement réduire ce type déchets en mettant en relation divers chantiers régionaux effectuant pour les uns des opérations de déblais et pour les autres des opérations de remblais.
De plus, lors des déconstructions, les moquettes, portes et fenêtres en bois ou en PVC, plâtre… sont autant de matériaux qui peuvent être recyclés. De même, les bétons de démolition et matériaux de chaussée peuvent être recyclés et entrer dans la fabrication de granulats. Actuellement, le taux de recyclage des déchets de construction et de démolition n’est que de 30%. L’objectif à atteindre est de 70% d’ici 2020 !
Enfin, notons que ces nouvelles directives pourraient être source de création d’emplois. En effet, on estime que l’enfouissement de 1 000 tonnes de déchets de BTP crée 3 emplois alors que leur recyclage en générerait 9 ! Preuve si nécessaire que le recyclage est bon pour notre planète mais aussi bon pour l’emploi.